Ibrahim Cissé BacongoCÔTE D'IVOIRE 

Le ministre gouverneur du district autonome d’Abidjan, Cissé Bacongo, doit prouver.

« Les mêmes qui nous maudissent aujourd’hui, nous béniront demain, parce qu’ils seront fiers de ce qui sera fait. J’en suis sûr » dixit, Cissé Bacongo. L’idée est noble mais il y a eu quelques manquements et dysfonctionnements que nous voulons relever ici. Il doit ainsi prouver qu’il est doté d’une feuille de route qui ne doit pas faillir.

En effet, on ne peut pas faire d’omelette sans casser les œufs et on ne peut pas vouloir le changement sans blessures, mais le ministre gouverneur a vu l’effet de tonnerre que sa casse a provoqué à GESCO, parce que là-bas, il n’y avait pas de risques et le faisant, il met le maire, Adama Bictogo fraîchement élu de cette vaste commune dans des difficultés politiques énormes qui peuvent lui créer des soucis si ceux d’en face, savent utiliser les faiblesses des autres pour rebondir. 

Pour le quartier de GESCO, il aurait fallu procéder à des propositions de relogement avant de tout casser, mais cela n’a pas été le cas. Par contre, si dans les autres sous-quartiers construits dans des endroits à haut risque où on casse tout, s’il n’y a personne pour crier, c’est parce que ceux qui y habitent, soit ils ne sont pas ivoiriens ou simplement, ils veulent économiser. Pour ces casses, aucun bruit et nous y adhérons.

Les mêmes qui vous maudissent aujourd’hui, sont dans la détresse et c’est normal, mais pour qu’ils vous bénissent demain, il leur faut du temps pour s’en remettre et aussi les autres sont pressés de voir ce qui va changer leur regard. Pour nous qui voyageons souvent, on constate un regain de renouveau physique quand on atterrit sur le sol abidjanais qui annonce le prolongement sur les autres villes de province.

Pour le cas de GESCO, nous y revenons car les victimes sont vraiment aux abois et il faut faire quelque chose de rapide pour eux. Ayant été absent durant 4 mois d’Abidjan, à notre retour, nous avons vu que le quartier Boribana a été rasé donnant une belle vue sur la lagune, mais par contre, en dessous du pont, un autre habitat précaire s’est créé.

On ne comprend pas le plan d’urbanisation de la ville d’Abidjan qui occasionne à chaque période de pluie autant de sinistres et de morts, alors si c’est pour désengorger tous ces circuits pour laisser passer les eaux de ruissellement en période de pluie, ce n’est pas tous les médicaments qui soignent les maladies qui sont sucrés.

On ne maudit que ceux qui sont dans la contre-vérité, mais que le ministre gouverneur sache aussi que la ville d’Abidjan, ne peut pas ressembler à Paris, à Manhattan, qu’il tienne compte du contexte socioculturel du pays pour apporter le développement. Aussi, beaucoup de ceux des ivoiriens qui ont été victimes de ces casses, beaucoup ont regagné leurs villages qu’ils ont abandonnés depuis des décennies et là aussi, c’est le retour aux sources.

On ne peut aussi bénir que ceux à qui le temps donne raison, et sur ce coup, tous les ivoiriens ont le cou tendu vers les résultats.

                           Joël  ETTIEN  

         Directeur de publication : businessactuality.com

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